Acte I. Son silence.
Trente secondes sans prononcer un mot. C’est court et c’est très long 30 secondes… Surtout lorsqu’il s’agit de la première scène d’une série ! Et pourtant, ces 30 secondes de silence de Michael Douglas – alias le professeur d’art dramatique, Sandy Kominsky – en disent plus long qu’un long discours. Après avoir tiré brutalement le rideau et être entré sur scène, d’un pas énergique, devant un public attentif de comédiens en herbe, il se tait. Et ça marche ! Tous sont suspendus à son silence. « Que va-t-il dire ? Que va-t-il faire ? Pourquoi ne parle-t-il pas ? ». Telle est la première leçon du maître : le silence est d’or.
Acte II : Son regard.
Michael Douglas ne dit rien, mais il parle avec ses yeux. Il accroche son regard sur chacun d’eux, d’elles… Une manière de leur dire : « Je vous vois, vous me voyez. » La prise de contact, l’engagement, se fait par son regard et toute l’intention qu’il y met : « C’est à chacun de vous que je m’adresse, car c’est de vous dont il s’agit, ici et maintenant », exprime-t-il avec ses yeux. C’est sa deuxième leçon : on ne parle bien qu’avec les yeux !
Acte III : Ses appuis au sol, ses déplacements, sa gestuelle.
Il entre sur scène en marchant, puis s’assoit sur un tabouret. Il se met à parler assis, puis après avoir posé sa première question, changement de posture, il se lève. Une manière de signifier qu’il va passer à l’action. Quand il explose dans sa voix, ses mains miment l’explosion, la foudre. Elles vivent la scène avec lui ! Chaque mouvement joue un rôle pour appuyer son message. Rien n’est laissé au hasard. Troisième leçon : votre corps est votre ami. Utilisez-le !
Acte IV : Le rythme de sa voix.
Lorsqu’il se met « enfin » à parler, chaque phrase est composée comme une histoire. Avec un début, une fin, des pauses, des mots mis en valeur. Rien n’est linéaire dans sa mélodie verbale, tout est orchestré, au silence près ! Le ton, lui aussi, est un instrument au service de sa mélodie. Tantôt chuchotant, tantôt tonitruant, tantôt brutal ! Sa mélopée ne peut laisser nul indifférent ou endormi…. « Boum », s’écrie-t-il, « Bang » ! Comme un coup de tonnerre oratoire. La démonstration est rapide, efficace, probante. Le maître c’est bien lui, le Dieu Kominsky…
À SUIVRE : Dans un prochain post, nous parlerons de son discours proprement dit. Le contenu de son speech de 3 minutes que ces élèves ne sont pas près d’oublier !