La communication 4.0 du Vatican
Il a fait la Une des magazines Rolling Stones, Vanity Fair ou encore Time. Des médias pas vraiment réputés pour être des caisses de résonance de l’Église. Il a même été élu homme de l’année par The Advocate, le plus gros media gay-lesbien américain. Depuis que le conclave l’a élu le 13 mars 2013, l’Argentin Jorge Maria Bergoglio a élevé la papauté à un niveau de communication sans précédent.
Certes, le service de presse du Saint-Siège a su se faire une place dans la sociosphère. A son actif, le célèbre compte Twitter @Pontifex, qui compte 50 millions de fidèles twittos, une page Facebook, une chaîne YouTube , un site d’information News.va et plus récemment, un compte Instagram. Ces outils contribuent à diffuser le message papal plus efficacement.
« Avec une tête d’enterrement, vous ne pouvez pas annoncer Jésus »
Le Pape François a compris le secret d’une bonne communication : le message. Dès son intronisation, il marque une rupture avec ses prédécesseurs, sur le fond comme sur la forme. Sur bien des sujets, il abandonne le ton moralisateur de l’Église. Il préfère porter une parole qui veut faire réfléchir et changer les comportements.
Laissant la théologie de côté, il aborde de front les problématiques du monde actuel. Il emploie pour cela un ton simple, direct, spontané, empathique et souvent empli d’humour. « Avec une tête d’enterrement, vous ne pouvez pas annoncer Jésus », lance-t-il ainsi en pleine homélie à une assemblée d’évêques amorphes.
Il s’aventure aussi sur des sujets délicats comme l’homosexualité. « Si une personne est gay et cherche le Seigneur, qui suis-je pour la juger ? », questionne-t-il ainsi.
« Ses paroles partent du cœur »
En sept ans, le pape a dépoussiéré l’image d’une église jaunie par vingt siècles de traditionalisme. « Le pape François s’exprime et agit d’une manière qui le conduit à une transmission simple et claire du message». L’analyse vient de Greg Burke, ancien journaliste, conseiller en communication au Saint-Siège de 2013 à 2018, puis directeur du service de presse.
« L’autre clé de sa bonne communication est le naturel avec lequel il s’exprime. Ses paroles sont spontanées. Elles sont vraies, elles sont naturelles, elles partent du cœur et atteignent ainsi leur but. »
Et même bien au-delà. Jamais avant lui un Souverain pontife n’a recueilli autant de suffrages en dehors du cercle des croyants et des pratiquants.