BREAKING NEWS : vous n’avez pas besoin d’être Brice de Nice pour vous en sortir. Et pourtant, face à certaines situations et devant votre mutisme incontrôlé, vous voudriez avoir sa répartie, ou pourquoi pas simplement pouvoir remuer le bout de votre nez et faire disparaître ces perturbateurs. (Pour ceux qui n’ont eu aucune des deux références ci-dessus : bravo, vous êtes jeunes !).
Discours interrompu : une opportunité à saisir ?
En tant qu’humoriste, on fait souvent face à ce genre de situations, généralement parce qu’on les provoque. Est-ce que l’humoriste est un masochiste ? Non, mais il sait que ces interventions du public, si elles sont bien gérées, peuvent provoquer des bons « accidents » : c’est-à-dire que le public va être une source immense d’inspiration pour l’artiste qui sera galvanisé et aura la répartie parfaite (ou saura piocher dans ce qu’il a déjà écrit pour l’utiliser au bon moment).
Voici quelques règles pour vous aider à vous en sortir avec brio sans pour autant être aussi talentueux que Mrs Maisel (vous ne la connaissez pas encore ? Je vous dis tout dans un prochain post). Commençons déjà par nommer ces perturbateurs comme il se doit : hecklers, en anglais. Avec l’accent c’est mieux pour frimer, mais c’est optionnel.
Règle numéro 1 : jamais le heckler tu n’ignoreras
Si au beau milieu de votre discours vous l’entendez, cela veut dire que la salle entière l’a entendu. Et même si vous arrivez à poursuivre sans être perturbé.e par ce dernier, votre auditoire va l’être. Donc, si vous l’ignorez, vous donnerez l’impression de ne plus écouter votre public et de ne plus vous adresser à lui, et vous perdrez inévitablement l’attention de votre public. Et là c’est le drame.
Un regard, un sourire, une simple pause suffira à signifier que vous l’avez entendu, et tout le monde pourra passer à autre chose.
Règle numéro 2 : toujours poli.e avec le heckler tu resteras
Quelqu’un vous agresse ou vous insulte en plein discours : a priori cette personne ne vous porte pas dans son coeur et vous ne réussirez pas forcément à la convaincre aujourd’hui. Si vous rentrez dans son jeu de l’agressivité (parce que votre égo est malheureux), vous ne convaincrez certainement pas non plus toutes les autres personnes présentes dans l’auditoire. Et là c’est le drame.
En répondant à cette injure par « merci beaucoup j’y penserai » ou « point de vue très intéressant », vous détendrez l’atmosphère avec une petite touche de second degré et vous reprendrez le contrôle de la situation.
Règle numéro 3 : la foi en toi tu garderas
Certaines interventions auront pour but de vous déstabiliser. Si vous n’avez pas assez confiance en vous et votre message, vous risquez de tout remettre en question en plein discours, et donc de commencer à douter. Il sera impossible pour le public de continuer à croire en votre propos si vous n’y croyez plus. Et là c’est le drame.
Vous avez travaillé dur pour avoir un message abouti et vous en étiez convaincu après lecture et relecture. Soyez toujours connecté.e à la raison pour laquelle vous prenez la parole et gardez cet objectif en tête coûte que coûte.
Imaginez un humoriste qui se prend en plein spectacle : « On peut avoir quelqu’un de drôle ? » : il aurait toutes les raisons de perdre pied et de rater encore plus son sketch. Alors que s’il n’a aucun doute sur son travail, il peut répondre « C’est vrai que la programmation n’est pas terrible, il faudrait en parler aux organisateurs pour la prochaine fois. ». Il ne l’a pas ignoré, il est resté poli et il a gardé la foi en lui.
Vous avez les cartes en main pour ne plus vous laissez impressionner par ces vilains perturbateurs. Et si vous n’êtes pas convaincu.e, vous pouvez toujours remuer le bout de votre nez : allez savoir… ça marche peut-être !
