Avant une conférence ou une émission télé, je m’accorde toujours quelques minutes. Seul dans un coin, je ferme les yeux, évacue les pensées parasites. J’utilise aussi les bienfaits de la respiration ventrale : forte inspiration par le nez, longue expiration par la bouche. Effet « zénifiant » garanti !
La prise de parole en public est un sport de combat dit-on ? En cas de forte tension musculaire, quelques étirements peuvent aider à se relaxer et à se sentir d’attaque. Surtout ne pas négliger d’échauffer les muscles de la bouche et la mâchoire.
« Cathédrale, quand te décathédraliseras-tu ? »
J’ai gardé cette vieille habitude de « matinalier » radio qui consiste à « réveiller » les zygomatiques. Pour cela, quelques phrases sans queue ni tête mais aux vertus articulatoires évidentes. « Cathédrale, quand te décathédraliseras-tu ? Moi cathédrale, je me décathédraliserai quand toutes les cathédrales se décathédraliseront !”. Autre version 100% matière grasse : « Petit pot de beurre, quand te « dépetitpotdebeurriseras-tu ? etc. »
Pour éviter ce que j’appelle « l’effet diesel », autrement dit le démarrage compliqué du moteur oratoire, je soigne particulièrement mes entames. En effet, les premières phrases sont souvent celles qui sortent le plus difficilement de la bouche. Or, bien démarrer est crucial : d’abord pour capter l’attention du public et ensuite pour partir sur de bons rails et faire le plein de confiance. C’est le rôle d’un bon message essentiel en début d’intervention !
Power Posing : le corps au service de la prise de parole
A propos de confiance, l’un des rituels peut consister à adopter une « posture de puissance » (power posing) avant l’entrée en scène. Il s’agit de se placer les mains sur les hanches en mode « wonderwoman » ou les bras levés au ciel comme un dieu du stade. Selon la théorie (vivement débattue) de la psychologue sociale américaine, Amy Cuddy, adopter une telle posture forge un moral de vainqueur (je schématise, mais vous voyez l’idée).
J’ai testé pour vous. Derrière l’épais rideau d’une scène d’amphithéâtre, à l’abri des regards, je me tenais les bras en V, tel le général de Gaulle haranguant la foule. Résultat ? Neutre. Je ne pourrais jurer que ma prestation s’en trouva améliorée. Mais, je me garderais bien d’enterrer le « power posing ». En effet, certains témoignent que leur niveau d’énergie et de confiance remontent grâce à ces postures.
Et je reste convaincu qu’il n’existe pas une recette identique pour tous. Tel rituel marchera pour vous et ne fonctionnera pas pour d’autres. Selon moi, l’essentiel est pour vous de trouver « vos» propres rituels d’orateur. Ceux qui vous rassurent et boostent votre confiance avant de « monter sur les planches ».