Prise de parole : appuyez-vous sur vos mémoires

14/04/2023
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Comment captiver votre public avec aisance ?
« Améliorer sa mémoire », « perdre la mémoire », « avoir un trou de mémoire » ? Lorsque l’on parle de la mémoire, on la définit, par simplification de langage, comme une seule et même fonction cognitive. Alors qu’en réalité, on entend régulièrement parler de mémoire auditive, visuelle, sémantique… En effet, une mémoire peut en cacher une autre !

Selon l’INSERM, la mémoire « nous permet d’intégrer, conserver et restituer des informations pour interagir avec notre environnement. Elle rassemble les savoir-faire, les connaissances, les souvenirs. Elle est indispensable à la réflexion et à la projection de chacun dans le futur. Elle fournit la base de notre identité. » Alors, la mémoire ou LES mémoires ? La réponse est que nous en avons plusieurs ! Mais combien au juste ? 

La mémoire : une fonction aux facettes multiples

Bien que la liste ne soit pas exhaustive car ce domaine évolue en permanence, voici les principales mémoires souvent peu connues du grand public.

La mémoire épisodique

Elle correspond à vos souvenirs : vos dernières vacances, votre dernier restaurant ou même ce que vous avez fait ce matin. Elle se développe autour de 4 ans, en revanche, cette mémoire, bien que puissante, est peu fiable. En effet, la plupart de nos souvenirs sont retravaillés et ne sont jamais parfaitement conformes à la réalité. Alors quand vous vous disputez avec quelqu’un à propos d’un moment vécu ensemble, dites-vous que vous êtes tous les deux de bonne foi mais que votre mémoire vous joue peut-être des tours.

La mémoire sémantique

Elle s’occupe d’enregistrer de nouvelles connaissances. Si on vous demande quelle est la capitale de l’Australie et que vous répondez Sydney alors vous avez utilisé votre mémoire sémantique. Mais mal… 😊En effet, sa capitale est Canberra. Désormais, cette information que vous venez d’enregistrer fera partie de votre mémoire sémantique. On dit merci qui ?

La mémoire procédurale

Connaissez-vous l’adage populaire « C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas » ? C’est précisément grâce à la mémoire procédurale qui nous permet de réaliser des actions sans même y penser. Forme de mémoire inconsciente, elle est en charge des mouvements et des automatismes. C’est elle qui nous permet de conduire en parlant au passager.

Dans le cadre de vos prises de parole elle peut être utilisée à votre avantage. En effet, dans le cas d’un discours donné régulièrement, les mots viennent sans que l’on ait besoin d’y réfléchir. Cela devient un automatisme stocké grâce à la mémoire procédurale.

La mémoire perceptive

Elle est la plus connue car elle comprend les fameuses mémoires visuelle, auditive, kinesthésique (toucher), gustative et olfactive. Pour faire court, c’est la mémoire des sens qui permet de reconnaître ce qui a déjà été perçu par les organes des sens (yeux, oreilles, peau, bouche, nez). Elle est elle-même divisée en sous-mémoires pour retenir les objets, les visages et les noms.

La mémoire de travail

Elle ne vous dit peut-être rien mais si on évoque « la mémoire à court terme », cela vous parle sûrement davantage. C’est une mémoire sursollicitée : ce numéro de téléphone que vous voulez retenir sans le noter, ce prénom oublié alors qu’on vient de vous le dire, cette chose à faire et que vous avez zappée à l’instant.

Selon la loi de Miller, elle nous permet de manipuler et traiter environ 7 données à la suite. Seul problème : elle est sensible aux distractions et si un élément en remplace un autre, il devient compliqué de s’en souvenir.

Piochez dans votre boîte à outils mémorielle

Ai-je plutôt une mémoire visuelle ? Auditive ? Sémantique ?  Ce n’est pas là le plus important. S’il est utile bien sûr de le savoir, c’est surtout en vous appuyant sur plusieurs mémoires simultanément que vous pourrez consolider l’information à retenir.

Par exemple, dans le cas d’un discours à mémoriser, appuyez-vous sur :

  • votre mémoire kinesthésique en le ponctuant de certains mouvements.
  • votre mémoire épisodique en vous souvenant d’un discours similaire déjà présenté ;
  • votre mémoire spatiale, à l’aide du palais mental, à découvrir dans un prochain post !

Aujourd’hui, même si la mémoire est un mécanisme puissant et complexe, l’oubli en fait partie intégrante et reste une des grandes peurs de tout orateur qui souhaite prendre la parole avec efficacité. Cela fait partie des « risques » du métier.

En apprenant à utiliser de nouvelles méthodes de mémorisation et en prenant confiance en vos capacités, vous vous apercevrez que vous pourrez mémoriser plus efficacement, avec moins d’efforts.

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Champion de France de mémorisation, formateur et consultant Pitch361.