Juste avant de parler en public il est vraisemblable que tournent dans votre tête les premières phrases à prononcer. Vous vous concentrez sur les gestes ou attitudes à éviter : ne pas croiser les bras, ne pas bafouiller… La peur de rater votre objectif (ne pas être écouté ou compris, ne pas convaincre…) gouverne votre attitude.
La tentation alors est d’afficher un sourire pour dire à l’autre, et à vous-même, que tout va bien. « Pourtant sourire est une bonne manière d’entrer en relation, non ? ». Oui mais pas n’importe quand…
Sourire pour masquer son stress de parler en public ?
Si vous souriez au moment du pic de stress de l’entrée en scène, vous affichez une expression non-verbale qui dit à peu près : « Même si intellectuellement je suis prêt, je vais parler alors qu’une part de moi n’en a pas envie. Je me sens un peu fragile, ne m’agressez pas. »
Avec ce sourire de défense, vous tentez de faire bonne figure. Surtout si une partie de votre public est encore occupée par ses écrans ou en discussions privées…
Vouloir cacher son stress par un sourire ne dupe personne. Le public est capable d’interpréter inconsciemment le visage que vous présentez. Il vous regarde et sait qu’à votre place il serait lui-même stressé.
Le sourire sincère est une conséquence de l’échange de regards
Si le sourire à des vertus indéniables en prise de parole, ce sourire de façade au démarrage est forcé, et ça se voit ! Votre visage n’est pas mobile et envoie alors un seul signal qui, le plus souvent, contient de la peur. C’est surtout au niveau des yeux que se perçoivent les différences d’avec un sourire authentique. Ils ont tendance à se plisser quand le sourire est forcé ;
A contrario, il existe une autre qualité de sourire plus sincère. Entre deux êtres humains, tout échange de regard affirmé (entre 2 et 3 secondes) confirme que la relation est établie. Pendant ce temps, chacun juge les intentions de l’autre. Si elles sont bonnes, cela ouvre la possibilité d’un sourire partagé et authentique. Quand cette relation confortable pilote le sourire, les yeux s’ouvrent alors et participent à la connexion.
Avant de parler en public, connectez-vous à vos sensations
Si vous voulez utiliser le sourire avant de prendre la parole, faites-le avant de monter sur scène. Seul avec vous-même pendant 2 ou 3 minutes, vous allez « tromper » votre cerveau. Ne sachant pas pour quelle raison vous souriez, il réagira à la contraction des muscles de vos joues. Vous recevrez alors une décharge d’endorphines : effet détente garanti.
Et une fois en scène, juste avant de parler, détendez les muscles de votre visage. Quand c’est à vous, prenez trois secondes pour regarder avec attention votre public. Si le sourire vient, c’est le bon moment pour sourire. S’il ne vient pas, c’est le bon moment pour commencer à parler !