Le storytelling s’est imposé comme la panacée de la communication moderne. Pourtant, son usage excessif et systématique est devenu un problème majeur dans la prise de parole publique. Nombreux sont les orateurs formatés par cette tendance : ils transforment le moindre propos en récit alambiqué, sacrifiant la substance au profit de l’emballage narratif.
Cette surenchère narrative n’est pas sans conséquence. L’auditoire, submergé par des anecdotes, des métaphores et des détours narratifs, peine souvent à identifier le message central. Ce qui devait être un véhicule pour transmettre une idée devient une distraction qui l’obscurcit.
Le constat est simple : à force de vouloir captiver par le récit, on finit par diluer l’essentiel. La clarté du message, pourtant cruciale dans tout exercice de communication, se trouve compromise par cette course à l’émotion et à l’engagement narratif.
Apprenez à construire une prise de parole en public.
Ce que cache un excès de storytelling oral
Distraction déguisée en émotion
L’abus de storytelling transforme souvent une présentation en spectacle émotionnel où le fond passe au second plan. Sous couvert d’établir une connexion avec l’audience, l’orateur multiplie les récits personnels, les anecdotes et les métaphores filées qui, in fine, détournent l’attention du message principal. L’auditoire se souvient de l’histoire, parfois touchante ou amusante, mais peine à restituer l’idée centrale que cette histoire était censée illustrer.
Flou argumentatif volontaire ou non
Le storytelling excessif sert parfois, consciemment ou non, à masquer un manque de rigueur dans l’argumentation. Face à des concepts mal maîtrisés ou des données insuffisantes, le récit devient un refuge confortable. Il permet d’éviter la précision, de contourner les points difficiles, et d’esquiver les questions épineuses sous un vernis narratif séduisant. Cette pratique crée l’illusion d’une communication substantielle alors qu’elle est souvent creuse.
Difficulté à restituer le message clé
Test révélateur : demandez à un auditoire de résumer en une phrase ce qu’il a retenu d’une présentation saturée de storytelling. Les réponses seront souvent disparates, confuses, ou centrées sur des éléments périphériques. Cette incapacité à extraire et restituer l’essentiel prouve que le message s’est perdu dans les méandres narratifs. L’orateur a peut-être captivé son public, mais a échoué dans sa mission fondamentale : transmettre une idée claire et mémorisable.
L’erreur des orateurs qui cherchent à « trop toucher »
L’impact émotionnel ≠ persuasion
Une erreur fondamentale consiste à confondre l’impact émotionnel avec l’efficacité persuasive. Susciter l’émotion n’équivaut pas à convaincre. Un auditoire peut être touché par un récit sans pour autant adhérer à l’idée ou à l’argument qu’il est censé porter. Pire, l’émotion peut parfois court-circuiter l’analyse rationnelle et critique, créant une illusion d’adhésion qui s’évapore dès que l’effet émotionnel se dissipe.
Le storytelling devient un filtre, pas un vecteur
Dans sa forme excessive, le storytelling cesse d’être un vecteur de transmission pour devenir un filtre qui s’interpose entre l’orateur et son public. L’auditoire doit alors faire l’effort d’extraire le message pertinent des couches narratives superflues. Ce qui devait faciliter la communication finit par la complexifier, transformant ce qui pourrait être un message direct et percutant en un exercice de déchiffrage pour l’auditoire.
Comment savoir si mon message manque de clarté ?
Si on ne peut pas le résumer en une phrase, il est trop diffus.
Revenir à l’essentiel : faire passer une idée claire
Structurer, synthétiser, rythmer
L’alternative à l’excès narratif n’est pas l’aridité ou l’ennui, mais la rigueur dans la construction du message. Structurer le propos autour de points clairs, synthétiser chaque argument à son essence, et rythmer la présentation par des transitions explicites créent un discours à la fois accessible et mémorable. Cette approche respecte davantage la capacité d’attention de l’auditoire et optimise la transmission du message.
Doit-on toujours raconter une anecdote ?
Non. Un exemple vaut parfois mieux qu’une histoire longue.
Clarté ou confusion ? Faites le bon choix
La communication efficace ne se mesure pas à l’émotion suscitée mais à la clarté du message transmis. Entre un discours narratif séduisant mais confus et un propos direct, structuré et percutant, le choix devrait être évident pour tout orateur soucieux de l’impact réel de sa prise de parole.
La véritable habileté consiste à trouver le juste équilibre : utiliser le storytelling avec parcimonie, comme un outil au service du message et non comme une fin en soi. La clarté n’exclut pas l’éloquence, elle l’amplifie en lui donnant une direction et un objectif précis.
En définitive, ce n’est pas le récit qui fait la force d’une prise de parole, mais la puissance et la limpidité de l’idée qu’elle véhicule.
Quelle est la meilleure alternative à un excès de récit ?
Une structure claire, avec des idées fortes et hiérarchisées.
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