Prise de parole interrompue : faut-il éviter de réagir ?
Au moment de prendre la parole en public, il est impossible de ne pas prendre en compte votre interlocuteur. Au mieux, l’interruption est pertinente, et tout va bien. Au pire, elle vous force à une réaction désagréable parce que subie : continuer comme si de rien n’était, ou parler plus fort que son interlocuteur. Ce n’est pas favorable à l’échange, car l’écoute n’y est plus. Ou bien encore lui faire une remarque immédiatement comme « laissez-moi finir ! ». Dans les secondes qui suivent, votre intervention perd de sa force. Et si vous parvenez à poursuivre, encore faut-il que vous gardiez en tête le fil de votre discours, et restiez convainquant !
Le secret pour reprendre la parole en douceur : l’écoute
Pour garder la parole, une stratégie plus subtile s’impose, et tout se joue dès la première interruption. Écoutez d’abord. Et au moment de reprendre la parole, prenez trois secondes de silence pour réfléchir à ce que vous étiez en train de dire au moment où vous avez été coupé. Au lieu de répondre directement, finissez d’abord en quelques mots -une phrase ou deux maximum- ce que vous étiez en train de dire, aussi tranquillement que si vous n’aviez pas été interrompu. Profitez-en pour signifier d’un geste que vous avez entendu l’intervention, un petit hochement de tête accompagné d’un sourire par exemple.
Pour garder la parole, amener votre interlocuteur à vous écouter
Après un second court silence, réagissez seulement alors à l’interruption de votre interlocuteur.
C’est là LE secret : un décalage entre l’interruption et votre réaction. Vous montrez ainsi que vous maîtrisez la situation et que vous restez maître de vos paroles et de vos émotions.
Alors que vous finissez votre phrase initiale, votre interlocuteur se demande quand vous allez répondre à sa question. Et pendant ce temps-là, il n’a pas le temps de penser à une prochaine interruption. Vous restez en avance sur lui.
Répondez alors à la question posée ou expliquez pourquoi vous ne répondrez pas ou pas tout de suite. Puis, reprenez le fil de votre discours.
Conséquence immédiate : les questions suivantes ont un lien avec le fond de votre discours et non avec la polémique de votre opposant. Vous ne les vivez plus comme déstabilisantes et vous amenez votre interlocuteur dans l’ère du débat constructif.